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Carnet de voyage Nouvelle Zélande: une nature version extra-large

par Anne
Nouvelle Zélande

(du 11 décembre 2015 au 11 janvier 2016)

Un décor taille XXL

Elle est omniprésente, majestueuse et multiple, la nature, en Nouvelle Zélande. En fait, elle prend toute la place sur la photo, à côté d’elle, on paraît tout petit-petit riquiqui. Et soit elle vole la vedette au meilleur des portraits du plus souriant des enfants, soit elle ne tient pas dans le cadre, même tassée, même à moitié. Elle en impose, sûre d’elle et massive, à l’image d’un guerrier maori, roulant des mécaniques et des yeux, frappant ses cuisses de ses mains puissantes.

Que ce soit dans les incroyables reliefs de l’île du sud ou sur les routes vallonnées qui sinuent à travers les formes plus douces du nord, c’est surtout une nature préservée, endémique, et variée à l’extrême qui nous attend, nous et… notre camping car, car oui ! Nous voilà grands aventuriers au pays des kiwis ! A bord de notre van, nous allons sillonner durant 26 jours cette terre sauvage depuis Christchurch, sur l’île du sud jusqu’à Auckland, sur l’île du nord.

On commence avec Christchurch. Cette ville a un petit côté ville-fantôme qu’on peut aisément lui pardonner car elle se remet tout doucement de ses émotions, deux terribles tremblements de terre récents, le premier en 2011 et celui, meurtrier, de 2013. Malgré ce drame dont elle porte encore la douloureuse cicatrice, il faut voir la cathédrale à moitié détruite pour réaliser l’ampleur des dégâts, elle possède en elle un élan vital que l’on appréhende dans le centre ville. Cette vulnérabilité la rend attachante, à l’image du nouveau quartier commercial, Re:start, sûrement en passe de devenir un emblème : des containers empilés les uns sur les autres servent de banques, boutiques, et cafés qui relèvent le défi de la vie, coûte que coûte.

Ile du sud – Et au milieu coule une rivière

L’île du sud est la plus sauvage et la moins habitée. On passe par des panoramas à couper le souffle, chaque jour un nouveau. Sur la route entre Christchurch et Milford sound, on se reflète dans les lacs sans fin de Dunstan, de Wanaka, de Hawea et de Wakatipu. Celui-ci baigne les rives de la petite ville de Queenstown, avec ses airs de station de ski aux activités furieusement chargées d’adrénaline, luge d’été, VTT et bungee jump. Avec un (vrai) bras cassé, on opte pour la luge.

On borde les champs de lupins mauves et roses à perte de vue. On admire les montagnes qui entourent chaque lac, les innombrables sommets enneigés massifs et silencieux comme le mont Cook et le mont Hutton, parmi tant d’autres sommets qui s’élèvent derrière plaines et lacs étendus. On assiste à de magnifiques couchers de soleil où le ciel s’embrase.

Voici qu’on atteint la côte ouest, on navigue dans Milford Sound et son fjord profond, sous un soleil radieux, fait assez exceptionnel dans un coin où tombent normalement plus de 5000 mm de précipitations annuelles, quand même. On part à la rencontre de la langue bleue du glacier Franz Josef qui a la particularité d’être accessible sans avoir à monter en altitude. On admire les chutes d’eau et les cascades qui se jettent de toutes leurs forces le long des parois rocheuses. On côtoie des rivières plus larges que des autoroutes aux eaux bleutées et totalement transparentes, charriant en elles une eau vive galopante. On découvre une faune endémique riche, sans prédateur, surtout des oiseaux, le kiwi emblématique, le kéa pas farouche, le tui au chant de klaxon, le wéka et le beau pukeka. C’est au wildlife centre de Franz Josef que nous observons en silence et dans le noir, en raison de sa timidité maladive, notre premier kiwi, et que nous rencontrons une chouette famille, Vanessa, Jean-Marc et leurs enfants avec qui nous ferons la causette avec bonheur le temps d’une longue promenade. Nos routes se séparent le jour même, trop vite…

Sur la côte ouest, on longe la mer laiteuse de Tasman, ses plages mélancoliques aux galets tout blancs et tout doux comme celle de Bruce bay. On écoute la côte qui gronde toute en vagues lourdes d’écume. On marche le long des plages longues pour cueillir des petits galets semblables à des dragées blanches, et des Lucie, ces petits coquillages polis par l’eau de mer, laissant apparaitre sur leur surface lisse une fine spirale parfaite. A Foulwind, On croise un paquet d’otaries repérables à leur odeur caractéristique pas très engageante. On s’arrête sur le bord des routes acheter des fruits sucrés cueillis du matin, cerises et boysenberries, grosses mures douces et sucrées, parfaites en pavlova, meringue et chantilly. Les abricots et les kiwis, ce n’est pas malheureusement pas la saison.

A Punakaiki, on découvre Les flax qui buissonnent, longues feuilles que l’on utilise pour le tressage, et fleurs rouge sombres. On marche le long des falaises aux drôles de formations en couches évoquant des piles de pancakes. C’est veillés par les falaises, le long de l’océan Pacifique que nous fêtons Noël, en comité réduit, dans notre camping-car.

On reprend la route. On se fait avaler par la forêt vaste et longue. On se fait toiser par les arbres immenses, les cimes des kauris au plus haut, lancés tout droits à l’assaut du ciel. Le long de la route qui nous mène au parc national Abel Tasman, les pins rouges ou noirs aux silhouettes imposantes, plumes oblongues aux reflets d’émeraude recouvrent des monts entiers.

Sur la côte nord, on se dore la pilule sur les étendues de sable orange, on trempe nos orteils dans les eaux fraîches et cristallines de la mer de Tasman. A bord d’un catamaran, on admire les nombreuses baies sablonneuses, Coquille Bay, Apple Tree bay, Anchor Bay, sans pouvoir en retenir tous les noms.

A Blenheim, on fait du vélo dans les vignes. Lucie pédale fort, Anatole est dans la cariole, Papa triche avec son vélo électrique.

2015-2016

Nous quittons l’île du sud en ferry, et après 3 heures de traversée un peu houleuse, nous rejoignons la capitale, Wellington. Cette jolie ville – oui, oui, il y a aussi des villes en Nouvelle Zélande ! a un charme fou. Elle porte à flanc de colline les traces de son histoire. Les quartiers élégants affichent de belles façades en bois peint, tandis que le centre-ville compte son lot de buildings modernes, tours en verres et édifices massifs tournés ver le ciel. A Wellington, nous rencontrons des « locaux », amis de mon amie Anne, Laurie, Anthony et Zoé qui nous accueillent le temps d’une soirée très sympa et d’une machine à laver, tout en nous donnant leur vision de la Nouvelle Zélande qu’ils apprivoisent depuis 5 mois. Grâce à eux, nous dormons sur le meilleur spot de camping free à Wellington, Owhiro bay. C’est aussi ici que nous célébrons le nouvel an, avec un Anatole qui retrouve l’usage de ses deux bras !

Ile du nord – de feu et d’eau

Sur l’île du nord, on entraperçoit le Tongariro national park et la tête enneigée du Mont Ruapehu au détour d’un virage, contraste de noir et blanc. On guette les ciels changeants, du bleu le plus pur au gris le plus menaçant. On vit plusieurs saisons en une journée. Pluie battante, grêle (en plein été) pluie, pluie, pluie, et brouillard et pluie. Etonnamment, nous sommes épargnés à Wellington qui a pourtant une sacrée réputation en ce qui concerne le vent, mais pas à Auckland. On campe sur les rives du lac Taupo, les pieds dans les nuages, désespérant de voir le ciel se dégager. La visibilité inexistante nous dégoute de toute envie de balade.

Sur les routes, on compte les fougères, plus de 80 espèces, grands ombrelles de dentelle, on se rend compte qu’on ne pourra pas toutes les dénombrer. On caresse les agapanthes bleues ou blanches, gros pompons de fleurs hautes, pimpantes, pourtant considérées comme le chienlit local.

Les paysages qui se suivent maintenant évoquent la nature volcanique de l’île. On explore Rotorua, ses geysers et ses mares de boue. A Te Puia, on assiste à un spectacle maori avec danses et chants et bien sûr le fameux haka que Fabrice et Anatole maîtrisent maintenant parfaitement grâce à leur apprentissage express. On apprend à dire « kia ora », bonjour, et « Aotearoa », l’autre nom de la NZ qui se traduit par « le pays du long nuage blanc ».

Sur la route pour Coromandel, on parcourt les gorges de Karangahake et l’ancienne mine d’or qui a tant exacerbé les imaginations. On met les pieds dans l’eau très chaude qui sort du sable sur les plages de Hot water beach un jour bien gris. On se fait surprendre par la marée rapide qui remonte le long du rivage. A Ahei, on se demande à quoi pensait Dame nature en créant les formations rocheuses de Cathedral Cove.

Notre route s’achève à Auckland, vaste et plate, ponctuée par ses 50 volcans protubérants comme des bosses sur le front d’un enfant maladroit. 26 jours, 3700 km, forcément, on est un peu émus en rendant le camion, notre maison roulante….

On se pose à Island bay, dans un ancien « bach », ces maisonnettes que l’on construisait au bord de la mer pour y passer quelques jours à pêcher. On fait un tour sur la marina, on admire les lignes aériennes de la ville. Avec Diane, la sœur de mon amie Caro, on part découvrir Piha beach et son lion, et les cascades fraîches noyées dans le bush. Elle apprivoise les enfants en leur donnant le nom de tous les arbres et les fruits que l’on croise, et en tressant des feuilles de flax en forme d’insecte. Et surtout, Diane avec son engagement éthique et son intégrité nous donne sa vision moins rose bonbon de la société néo-zélandaise avec ses travers et ses contradictions, notamment en matière d’écologie et d’environnement.

La Nouvelle-Zélande, c’est un pays sans demi-mesure ni concession, cette nature omniprésente, omnisciente, nous la quittons avec l’impression de ne pas avoir su l’appréhender… La faute à qui ? A quoi ? Un guide touristique trop léger ? La peur de s’engager avec les enfants dans des marches trop longues ? La sensation qu’une rando, ici, c’est minimum trois jours ? La route longue et éprouvante ?  La pseudo-liberté offerte par le camping ? L’absence de culture maori, celle-ci restant en arrière plan, loin derrière l’importance accordée à la nature ? La magie, parfois, n’opère pas, malgré la beauté du pays traversé. Pour nous, il a manqué la petite étincelle qui aurait allumé le feu dans nos mémoires lorsqu’on évoque dorénavant cette étape. Cela n’ôte en rien au fait que l’’île est magnifique et sublime, la nature généreuse, vaste et impressionnante et que la Nouvelle Zélande est une destination nature gigantesque, multiple et excitante.

Une nouvelle année commence à l’autre bout du monde. Nous avons vécu de très beaux moments et traversé d’innombrables paysages. Nous en avons pris plein les yeux. Et nous avons la preuve qu’un amour sans borne unit notre famille pour avoir vécu à 4 dans 10 m2 !

 

Les guest stars

Les Sans bornes, rencontrés à Moorea et que nous retrouvons le temps d’un goûter à Christchurch, à l’abri de la grêle, pour écouter leurs bons conseils puisqu’ils finissent leur périple.

Vanessa, Jean-Marc et leurs 3 gars, Kilian, Nathan et Jonas : http://jmkinajova-worldtour.com/WordPress3/, un instant de vie partagé avec bonheur.

Vanessa a retranscrit la légende de Tane Mahuta, ou le kiwi qui perd ses ailes sur son site.

Laurie, Anthony et Zoé encore 1000 fois merci, les amis pour votre accueil mythique, profitez de votre nouvelle vie

Julie et Stan, nos deux jeunes mariés qui dormaient pour la première fois dans leur voiture. On vous dit courage !



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