Accueil DestinationsOcéanieAustralie Carnet de voyage Australie (2ème partie): La magie d’Oz

Carnet de voyage Australie (2ème partie): La magie d’Oz

par Anne
Australie

(du 11 janvier au 5 février 2016)

Australian Day – Comme des australiens à Melbourne

Melbourne joue la carte du contraste sans aucune pudeur. Entre ponts au design très prononcé, docks ultra tendance, façades d’immeubles osant la couleur franche, tours saillantes et pubs aux vitrines classiques, clubs d’aviron rétro au bord de la rivière Yarra, la victorienne Flinders station, Hosier Lane, la rue des graffitis, Melbourne l’artiste mélange habilement les genres, et le résultat est plutôt convaincant. Nous retrouvons nos amis Karine et Olivier de Raiatea, en vacances en Australie, et passons une journée ensemble, à arpenter la plage et le quartier St Kilda, au sud de la ville. La rue des pâtisseries ne nous laisse pas indifférents et une petite halte au Luna Park pour les enfants s’impose sur le chemin. Je les laisse monter dans le train fantôme alors que deux fillettes de l’âge de Lucie ressortent du manège en larmes. Elles devaient juste être très sensibles car d’après Lucie, ce n’était pas si impressionnant (en tous cas, il n’y a aucun cauchemar les nuits suivantes !). Nous remontons ensuite sur les docklands, car c’est là que la fête bat son plein pour le 26 janvier, la fête nationale. Nous assistons ravis au grand feu d’artifice et quittons nos amis polynésiens tard dans la nuit en ayant bien, bien fêté l’Australian Day !

C’est aussi à Melbourne que nous arpentons les rues de la ville à la recherche d’une librairie française, sans succès, au grand désespoir de Lucie. Heureusement, avant de partir, nous faisons un saut à l’Alliance française qui nous fait cadeau de quelques livres pour les enfants.

Avant de quitter la ville, nous poussons jusqu’à la ravissante Kilford beach sous une pluie battante, le temps d’une accalmie, nous pouvons contempler le joli spectacle des cabines en bois de la plage, peintes de toutes les couleurs, plage très pittoresque hors des sentiers battus. Sous l’orage, nous pique-niquons dans la voiture face à la mer avant de tailler la route pour remonter la Coastal Drive entre Melbourne et Sydney. Nous avons 4 jours de route devant nous.

Alors que nous approchons de la fin de notre séjour, nous voilà en train de découvrir une autre route australienne, moins connue que sa petite copine mais pour autant tout aussi charmante. Ici, il est surtout question de plages immenses, de baies plus ou moins étroites laissant l’eau turquoise colorer le paysage, de piscines accrochées aux falaises surplombant la mer, et un arrière-pays aussi vert que l’Irlande au printemps. Nous avons malheureusement peu de temps pour remonter sur Sydney, et une fois n’est pas coutume, nous aurions eu besoin de tellement plus de temps pour découvrir toutes les beautés de cet itinéraire et surtout, d’un peu plus de chance avec le temps !

Australie
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Le proverbe du jour : Orage et pluie peuvent gâcher la vie…

Notre première étape se passe à Phillip Island, où le temps instable ne nous laisse pas de répit. Nous assistons le soir à la parade des pingouins, une activité très (trop ?) touristique et ultra rôdée. Les bestioles, à la nuit tombée, reviennent du large et rentrent dans leurs maisons, sur la plage. Tels des moutons, ils remontent en grappes, se suivant de leur démarche déhanchée, et c’est vraiment rigolo. Cependant, devant la foule massée sur la plage (même si elle est canalisée) et le manque de civisme d’un bon paquet de touristes, nous nous demandons l’impact que représente notre présence sur le rivage pour la colonie. Dilemme du touriste qui se veut responsable…

Nous rejoignons ensuite la petite ville de Foster. Le temps est tellement moche qu’on abandonne presque l’idée de faire une petite visite sur Wilson’s promontory, qu’on nous avait tant vanté !

Mais pris d’un dernier sursaut de lucidité, nous nous disons que plutôt que de rester enfermés, nous n’avons rien à perdre et nous avons bien fait ! Le ciel qui joue avec nos nerfs nous réserve des lumières extraordinaires sur des paysages sauvages et sublimes. La discrète Tidal River, les fières baies de Little Oberon et de Norman, sous des ciels mouvementés, Squeaky beach et son quartz fin comme de la farine au crissement singulier constituent nos petites étapes, alors que nous jonglons avec les gouttes de pluie. Il y a sûrement de très belles randonnées à faire dans le coin mais nous n’avons pas de temps à perdre, l’étape suivante nous prend 6h30, jusqu’à Eden, petite station balnéaire en phase d’hibernation, les vacances finies, tout le monde parti. Pas grand-chose à y faire, d’autant plus que les vagues sont grosses et ne nous tentent guère. Nous avons droit à un orage carabiné durant la nuit, zébrures dans le ciel noir et grondements sourds, de mémoire, personne n’avait vu un tel orage en 15 ans, il a plu en 3 heures ce qu’il tombe normalement en un mois dans le coin…

Nous reprenons la route. Nous égrenons les haltes, le beau est revenu pour un temps, on profite de Merimbula et de ses petites plages mignonnes comme Bar Beach, on pousse jusqu’au wharf, au delà des vagues blanches, les dauphins nagent entre les surfeurs. Plus loin, la plage abritée de Tathra beach se découpe franchement dans la roche noire, il y roule des grosses vagues féroces et toute la famille s’éclate à prendre la vague. Plus loin, alors que le ciel se couvre, la piscine bleue de Bermagui se détache sur fond d’océan et de ciel menaçant, la baignade est délicieuse et excitante. Nous regagnons Narooma par une route verte et fraîche comme le bocage normand, de belles vaches brunes broutent paisiblement. Nous traversons le joli village touristique de Tilga, resté dans son jus depuis le XIX siècle, totalement endormi en ce dimanche soir. Nous passons par une magnifique forêt de cabbage trees, rincée par la pluie, transcendée par la lumière de fin de journée.

L’étape Narooma-Wolllongong est la journée la plus frustrante de ce périple durant laquelle la pluie ne nous lâche pas d’une semelle. Les nuages avalent les couleurs, affadissent le paysage, les degrés atteignent péniblement le strict minimum, les gouttes éclatent lourdement sur le pare-brise de la voiture que nous peinons à quitter. Dans ces conditions, difficile de vraiment profiter, et, vexés, on écourte à regrets nos temps de halte à Batemans Bay, Udelulla, Jervis bay, Hayms beach sans pouvoir même parfois en apprécier vraiment la beauté. Le lendemain à Wollongong, alors que le soleil revient en grande pompe, nous délaissons la ville pour profiter de la plage une dernière fois. On se baigne à North beach, puis un peu plus loin, dans la charmante ville recluse de Austinmer, et nous nous délectons de sa petite plage aux très grosses vagues et de sa piscine en bord de mer avec vue sur le large.

Du rab à Sydney

Nous rejoignons Sydney pour quelques jours encore. Sydney n’est peut-être pas belle mais elle a un charme inouï, c’est Londres sous le soleil. J’ai plaisir à retrouver la ville qui m’apparaît bien plus grande et plus active qu’à notre arrivée, peut-être la fin des vacances australiennes a fait revenir les habitants dans leur ville ? Elle s’agite, elle remue, elle bouscule, ou bien c’est juste le quartier qui veut ça, nous avons quitté la calme banlieue et logeons dans le cœur de la ville… La vue sur l’opéra et le Harbour Bridge depuis le rooftop de notre hôtel suffit à faire oublier la vibrance piaffante juste en dessous.

Quelques jours de rab à Sydney. Admirer la vue depuis un des piliers du Harbour bridge avec vue plongeante sur l’opéra. Se balader dans le quartier historique des rocks et de la city le nez en l’air pour en saisir toutes les facettes. Faire un saut en ferry jusqu’à Watson’s bay et se baigner avec vue sur le skyline de la ville. Aller déguster crevettes fumées, huîtres chaudes et St Jacques sauce Mornay, coude à coude avec les touristes chinois au fish market, le spectacle se joue autant parmi les touristes que dans l’assiette. Prendre le temps d’errer dans la ville. Déambuler sans se soucier des distances, profiter de cette générosité citadine sans complexe, sincère et désarmante. On n’en a jamais assez tant la ville s’offre avec bonheur.

Voilà, notre road trip australien prend fin et nous quittons l’Australie à regret. Nous avons roulé plus de 3700 kms (plus qu’en Nouvelle-Zélande !) mais n’avons fait qu’effleurer ce pays-continent. Nous avons aimé ses côtes sauvages, la mer roulant à ses pieds. Nous avons perdu nos regards dans l’océan, grondant et peu amène, aimable pourtant. Nous avons pataugé dans ses eaux fraîches, sauté mille vagues et pénétré autant de rouleaux moussus. Nous avons étendu cent fois nos serviettes sur des plages blondes et moelleuses, souvent désertes. Nous avons perdu nos pas au hasard des rues modernes de Melbourne, Canberra et Sydney. Nous avons guetté le soleil entre deux averses, jonglant avec les températures. Nous avons cherché les kangourous, les koalas et les wombats dans les forêts d’eucalyptus. Nous avons humé l’essence des arbres et celle des embruns. Nous avons mangé des fish n’chips à s’en faire péter la panse et bu d’excellents vins locaux. Nous avons pris notre temps, savouré chaque instant. Nous avons aimé ce pays magnétique.

L’Australie a un goût de « reviens-y ». Tout au fond de nous, nous voulons y croire profondément.

 



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