Murs de briques à moitié montés, fers à béton qui dépassent, dalles de béton coulées à demi… Pourtant, ces maisons boliviennes sont habitées. On aperçoit des rideaux ou des cartons pour isoler les fenêtres, et sur le pas de la porte, on y voit le chien de la maison, ou les enfants, ou la maitresse de maison vider ses eaux usées dans le caniveau. Plusieurs raisons à cela : souvent on n’a pas les moyens de finir l’étage supplémentaire, on a vu trop grand, on se contentera de vivre tous au rez-de- chaussée et tant pis si on laisse un palier à moitié achevé. On n’a pas non plus les moyens de passer les murs à la peinture ou à la chaux, l’esthétique passant largement au second plan. Et comme on ne finit pas sa maison, comme dans beaucoup de pays, on ne paie pas trop voire pas d’impôts sur la construction, on a donc tout intérêt à laisser le chantier en l’état, finalement qui ça dérange ?
Résultat, en Bolivie, nombre de villes possèdent toutes cette impression étrange d’inachevé, d’approximatif et de négligé qui, au bout du compte, qui leur confère leur identité propre. A chacun son style, ici, on fait plutôt dans le « en travaux » !