Dans tous les coins de la Bolivie, on peut voir une silhouette qui s’affaire sur le marché, vend des saltenas dans la rue ou simplement marche dans la rue d’un pas décidé. C’est la cholita.
Femme sans âge, assez petite, plutôt forte et trapue. Les jambes un peu arquées, souvent revêtues de bas de laine qui s’arrêtent aux genoux, les hanches larges accentuées par le port de plusieurs jupes épaisses, un tablier de marchande, un châle lourd qui recouvre les épaules carrées. Le visage buriné, regard sombre, mâchoires serrées et pommettes saillantes, sans l’ombre d’un sourire. La tête protégée par un chapeau melon perché sur le sommet du crâne en équilibre, encadrée de cheveux noirs nattés, raie au milieu bien nette, les tresses fermement entrelacées et rejetées en arrière.
Au bout de ces deux longues tresses sombres et épaisses, à y bien regarder, on aperçoit de magnifiques pompons colorés, en laine ou brodés de perles, coquetterie infime mais irrésistible.
Quel plaisir de découvrir, pendants dans le dos, ces pompons gais et délicats, seule touche de fantaisie sur la silhouette sévère de la cholita.