Accueil DestinationsAmériquesEquateur Carnet de voyage Equateur (1ère partie): Bonjour Ecuador !

Carnet de voyage Equateur (1ère partie): Bonjour Ecuador !

par Anne
Equateur

(9 au 23 août 2015)

Changement de pays, changement de décor…

Voici l’Amérique du Sud, fini le monde édulcoré et finalement très américanisé du Costa Rica, place au Nouveau-monde !

Changement de style à Quito, capitale haut perchée de l’Equateur (2850 m quand même !) et ses 2,6 millions et quelques habitants… Autant dire qu’on a l’impression de sortir de notre campagne costaricaine dépeuplée !

Changement de couleurs, la terre décline des notes ocre et la ville s’étale en demi-teintes, nichée au creux de reliefs démesurés entre les contreforts du volcan Pichincha et les deux ravins sur lesquels elle est construite. Des femmes brunes de peau, nattées de noir de jais, se promènent en tenue traditionnelle, jupe de laine de couleur, châle sur les épaules, balluchon dans le dos et chapeau sur la tête. Quito donne tout de suite le ton pour le voyageur.

On change de température, aussi. Pour être tout à fait honnête, on se caille !

Nous passons les premiers jours de notre séjour équatorien à arpenter cette ville tentaculaire dont le quartier historique se parcourt aisément à pied. Avec ses maisons basses en stuc de couleur, ses rues étroites et pavées, ses façades de style colonial, ses bâtiments anciens, églises, cloîtres, palais du gouverneur, le centre-ville est classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, tandis que les nouveaux quartiers tout en buildings et façades de verre s’étalent au nord le long de larges avenues à la circulation dense. Immense, nous ne retiendrons de la ville que le vieux Quito et traverserons seulement rapidement la ville nouvelle.

Je trouve Quito accueillante et charmante, mais avec la rudesse des villes d’altitude : ruelles pentues étroites et pavées, peu faites pour le flâneur qui musarde le nez en l’air ! Mieux vaut garder un œil sur les irrégularités des trottoirs pour éviter la culbute ! Et si les façades coloniales et les églises attirent l’œil dans chaque ruelle, le panorama alentour est d’une beauté resplendissante, pentes rêches et brunes couvertes de maisons colorées sous un soleil radieux et un ciel bleu acéré. Nous empruntons le Teleferico qui escalade le flanc du volcan Pichincha et nous emmène à plus de 4000m. La vue sur le grand Quito étendu dans son bassin et sur les montagnes qui le surplombent est bien évidemment imparable.

Nous nous rendons aussi au Mitad del Mundo, au nord de la ville, pour mettre un pied dans l’hémisphère nord et l’autre dans l’hémisphère sud, puisque nous sommes sur le tracé de la ligne de l’Equateur – Latitude 0°. En fait, deux endroits  situés peut-être à 500 mètres l’un de l’autre revendiquent le passage de la ligne équatoriale. Le premier, le Mitad del Mundo ressemble à un parc d’attraction de chez Disney et ne retient pas notre attention (mis à part le pavillon consacré à Guayasamin). L’autre, c’est le musée Inti Nan, ou l’on prend part à quelques expériences physiques liées au fait que justement, nous nous situons sur l’équateur : un siphon aspire l’eau dans un sens ou dans l’autre selon l’hémisphère dans lequel on se trouve, un œuf tient tout seul sur un clou, il est difficile de marcher droit en fermant les yeux… C’est un peu du folklore mais c’est rigolo ! Et on a aussi droit à une introduction sur les Shuar, les indiens réducteurs de tête, et la fabrication du chocolat. Eclectique, mais très sympa !

Pour la première fois de ma vie, je suis amenée à voir les œuvres de Guayasamin, un peintre équatorien qui réalise de grandes œuvres colorées et expressives, et dont le thème de prédilection est dicté par les différences sociales de la société sud-américaine notamment en ce qui concerne les ethnies indiennes qui composent la société équatorienne.

Changement de programme

Il y a beaucoup, beaucoup de monde, à Quito. En fait, nous sommes à deux jours d’une manifestation de la CONAIE (La Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur) qui revendique des droits pour les différentes tribus indiennes d’Equateur et surtout qui manifeste contre le changement de constitution exigé par le président actuel, Rafael Correa, qui lui permettrait de briguer un nouveau mandat aux prochaines élections. Pour cette raison, le 13 août, les musées sont fermés, et un important dispositif de police est déployé à travers toute la ville. Nous ne verrons pas grand chose de cette manifestation, si ce n’est des groupes en marche devancés par des banderoles et des drapeaux, et sur la scène dressée place du Gouverneur, des chanteurs folkloriques, le tout dans une ambiance bon enfant quand on y passe.

Ce que nous ne savons pas, c’est que sous ses airs tranquilles, le pays va être agité par des mouvements de grève, des manifestations, des marches pacifistes et des représailles dans les prochains jours.  Au même moment, le 15 août, le volcan Cotopaxi se réveille (après plus de 70 ans de « sommeil »), ce qui peut s’avérer dangereux en raison du réchauffement de son sommet couvert de neige qui pourrait générer coulées de boue et avalanches.

Le président décrète alors l’état d’urgence. Cela lui permet officiellement d’utiliser les forces militaires et toute autre ressource nécessaire pour venir en aide aux populations mises en danger par le risque d’avalanches, mais aussi de censurer la libre circulation de l’information pour éviter la panique que les média sociaux pourraient provoquer. D’ailleurs, les connections internet à Quito sont déplorables voire inexistantes durant notre séjour dans la capitale. Disons que cette éruption, ça l’arrange bien, le président, pour museler les manifestants et la presse nationale et internationale…

Nous sommes loin de savoir tout ça quand nous montons notre programme avec Mauricio, l’ami de Stéfanie, et nous incluons Latacunga dans notre programme, ville très proche du Cotopaxi. Et lorsque nous quittons Quito pour Otavalo, nous croisons des policiers, masques sur le nez, loin de nous douter qu’ils ne se protègent pas des gaz lacrymogènes de la manifestation, mais de l´éventuelle retombée de cendres du Cotopaxi sur Quito.

Otavalo et le sens du commerce

La route entre Quito et Otavalo nous révèle un paysage lunaire, une terre sèche et beige, une végétation rase d’un vert poussiéreux et éteint, les couleurs sont comme estompées. Otavalo est un joli bourg provincial à 2500m d’altitude, à l’ambiance joviale. Nous déambulons dans les rues qui mélangent les styles années 60, indien et colonial. Les habitants portent le costume traditionnel, chapeau de feutre, blouse brodée et jupe longue bleue pour les femmes, toujours avec sur leur dos une étoffe retenant une charge (bébé ou courses du marché, au choix !) sur le dos.

Le lendemain de notre arrivée, c’est jour de marché et la ville est saturée de monde. Nous commençons par le marché aux bestiaux, mais nous sommes un peu déçus : tous ceux qui connaissent le marché aux bestiaux de Louhans me comprendront ! Il y a également un marché de fruits et légumes, idéal pour repérer les fruits exotiques, un marché de viande où les enfants découvrent enfin que le steak vient de la vache et la saucisse du cochon et enfin le marché artisanal, qui tient le haut du pavé, avec une multitude de stands envahissant les rues :  bijoux, tapisseries, écharpes, châles et pullovers, blouses brodées, sacs en tissu ou en cuir, chapeaux… On ne sait plus où donner de la tête !

L’après-midi, nous partons découvrir les villages des artisans : Peguche, le village des tisserands et Cotopachi, celui des artisans du cuir. Sur la route, nous faisons halte à la cascade sacrée de Peguche, et nous irons dire bonjour à Mama Cotopachi, qui fait face à Taita Urumbumba (les deux volcans du coin). Que dire des paysages volcaniques, sinon qu’ils sont magnifiques, silhouettes immenses découpées sur le ciel bleu.

Après un diner un peu plus chic que d’habitude (trop de frites tue la frite), nous nous concertons entre adultes et nous décidons de changer nos plans pour les deux prochains jours. Pas tranquilles, nous décidons de ne pas nous arrêter à Latacunga, située vraiment trop près du volcan, et de supprimer notre halte à Quilotoa. Lucie se montre anxieuse lorsque nous parlons des volcans. Autant il est simple de la rassurer quand les volcans sont inoffensifs, autant cela devient compliqué de lui cacher notre propre appréhension quand ils sont en pleine activité. Nous allons donc directement à Banos. Bon ok, pour ceux qui connaissent l’Equateur, Banos se trouve dans une cuvette au pied du volcan Tungurahua (5000 m d’altitude, entré en activité en avril 2015)… Il ne faut pas oublier que nous nous trouvons quand même en pleine cordillère des Andes, sur l’avenue des volcans, et que les éviter semble légèrement compromis !

Le Lendemain du marché, nous prenons le bus pour Ambato. 5 heures de route dans la chaleur et au son hurlant de la radio. Les paysages, une fois de plus, sont beaux à se damner. Nous allons vers un ciel chargé. Au passage de Latacunga, nous guettons le Cotopaxi sans succès, il se cache même derrière un magnifique arc-en-ciel. De Ambato à Banos, nous prenons un taxi pour une heure de route à la tombée de la nuit. Nous ne voyons pas grand-chose, mais devinons les ombres des montagnes et suivons les reliefs au fur et à mesure que la voiture monte à grand peine des côtes raides et dégringole la route en lacets.

Bains et balades à Banos

Banos de Agua Santa est une petite station thermale bigarrée, un trou perdu et encaissé plein de touristes, une petite ville chaleureuse au creux d’une nature puissante. Tout autour, des reliefs volcaniques abrupts, des ravins creusés et escarpés, un décor excessivement pittoresque et vertigineux. Elle compte 20 000 habitants (surement la moitié de touristes !). Ses eaux saintes et sa basilique avec ses tableaux des miracles locaux (personnes tombant de falaises et éruptions en tout genre) constituent les deux attractions courues par les équatoriens. Ce qui me rassure, ce sont les flèches peintes sur la route d’évacuation…  La ville constitue un point de départ pour pas mal d’excursions notamment pour le volcan Tungurahua, la route des cascades ou même pour la jungle amazonienne (à 2 heures de route). Très touristique, les hôtels se suivent et ne se ressemblent pas, de l’adresse roots à l’hôtel plus chic, option que nous retenons. Du coup, notre budget excursion est limité et nous tombons dans les tours… très « touristiques », à bord d’un chiva , sorte de camionnette aménagé avec des bancs, des néons qui clignotent et une sono qui crache les derniers tubes à la mode (la Madonna locale : Sharon la Hechicera siliconée à mort, et El taxi de Osmani Garcia… du lourd, niveau musique!). Malgré tout, nous irons ainsi admirer de nuit la ville illuminée depuis le point de vue Bellavista (mais point de volcan en éruption !) et le lendemain, cette fois-ci sans la musique, nous descendons la route des cascades, une route encore une fois époustouflante, mon vertige est mis à rude épreuve à chaque épingle de la route. Cascades, gorges et dénivelés à faire frémir sont tous au rendez-vous. Il y a presque de la violence dans ces reliefs taillés au burin. J’en éprouve une peur incontrôlable, trop de vide autour de moi !

Que dire (à part qu’ils sont cinglés) de Fabrice et des enfants qui se lanceront sur 500m sur une tyrolienne posée joliment au dessus de la cascade Tarabita… et du vide ! J’en ai encore les genoux qui tremblent, le cœur presque en arrêt, prêt à me sortir de la bouche… Je contrôle tant bien que mal ma peur panique devant mes enfants hilares… Finalement, c’est le père qui a le plus peur dans l’affaire !

Nous finissons notre chemin par le Pailon del Diablo, magnifique chute d’eau  à ce qu’il paraît… Je l’entendrai mais ne la verrai malheureusement pas… Maudit pont de singe qui gigote au dessus du vide! Encore heureux, les enfants viendront me raconter…

Pour nous réconforter de nos efforts, nous nous rendons en fin d’après midi aux thermes de la Vierge (donc dans des eaux saintes !). Désuets, les installations sont plus que sommaires, en béton peint, les vestiaires pourraient faire fuir toute personne sensé ainsi que le port obligatoire du bonnet de bain, mais le fun est là ! Nous voilà barbotant dans une eau tiède, parmi la population animée qui s’ébat dans une eau trouble en raison de sa teneur en sulfates. On est au soleil, on est au chaud, on est loin d’un ravin quelconque, c’est le bonheur.

J’irai même jusqu’á m’offrir un soin spa dans un petit institut, en commençant par un enveloppement de boue (et de papier journal) puis d’un bain de vapeur dans un joli caisson en bois. Ce que le prospectus ne dit pas, c’est que quand on a trop chaud dans son caisson et qu’on est bien détendu, on doit en sortir et se faire asperger d’eau glacée et puis repartir pour un tour, et finir la séance les fesses dans l’eau glacée ! Malgré tout, j’ai adoré ce petit moment de pure détente qui sentait bon l’eucalyptus.

Le lendemain, nous découvrons que Banos est non seulement accrochée au pied du volcan mais aussi qu’elle surplombe le rio Pastaza depuis une falaise d’une centaine de mètres. Au dessus de la rivière, le pont San Francisco voit plonger des sauteurs à l’élastique régulièrement, ce qui amuse grandement la population locale venue admirer, goguenarde, le spectacle.

Nous grimpons la route écologique derrière le pont en espérant apercevoir le Tunguruhua qui se cache derrière les nuages. Nous l’entrapercevrons mais surtout, profitons d’un joli panorama sur la ville en hauteur. Si les enfants rechignent au départ, le père aussi d’ailleurs, la récompense est de taille, vue de là-haut ! L’ombre nuageuse du volcan, les à-pics qui dominent la ville, les toits des maisons et les flèches bleutées de la basilique, puis la frontière naturelle du rio Pastaza. Ce pays est étonnant, toute cette beauté qui n’étouffe pas malgré sa grandeur, qui n’écrase pas malgré sa majesté, menaçante mais pas austère, attirante mais pas inoffensive…

Notre dernière journée dans le coin sera consacrée à la découverte de la jungle amazonienne. Certes, nous n’irons pas loin, par manque de temps, de moyens et surtout avec les enfants (un trek en pleine jungle ne nous paraissant pas vraiment une activité ludique pouvant être plébiscitée par nos chers petits). Mais nous voulions quand même avoir un aperçu de la culture Quechua (l’ethnie indienne la plus représentée en Equateur) et de la forêt amazonienne. Alors, forcément, en une journée aller-retour, nous n’allons pas bien loin et sommes plutôt nombreux. De plus, le guide anglophone promis par l’agence n’existe que dans un monde parallèle. Nous nous rendons à Puyo dans un refuge pour animaux victime de trafics et visité au pas de course, puis au village de la communauté de Cotococha. Nous apprenons que les indiens boivent la chicha, du jus de manioc fermenté, qu’ils chassent à la sarbacane, nous avons même le droit d’essayer de dégommer le perroquet-cible (ovation pour Anatole qui, un peu aidé, l’atteint en plein cœur) et que le magasin de souvenirs est juste à côté.  Nous ne rencontrerons absolument personne de la communauté et nous nous sentons bien touristes, pris au piège d’une industrie qui parfois arrive à dénaturer  le voyage au point de lui faire perdre son authenticité et lui laisser un goût bien amer. Les enfants, eux, en garderont certainement un très bon souvenir, avec leur maquillage traditionnel réalisé à l’aide de graines d’achiote écrasées.

Après une balade en pirogue et un déjeuner expédié, nous voilà à la cascade de Hola Vida. Une belle virée dans la jungle pour arriver jusqu’à une belle cascade haute de 20 mètres et cachée par la végétation, c’est finalement cette partie-là de notre journée où nous nous sentons le plus à notre aise.

Nous continuons notre route vers le sud. Nous faisons halte à Riobamba, une grosse ville qui sent le négoce et l’activité économique comparé au calme engourdi de Banos. Le marché couvert de Riobamba est splendide et incroyable, des tonnes de fruits de toutes les formes, des légumes empilés sur des dizaines d’étals surchargés, des cochons entiers pendant aux esses des étals de viande, et plus loin on trouve les graines, céréales et pommes de terre ainsi que plantes médicinales . Au milieu de tous ce fatras, les cantines à roulettes en inox, les tables dressées, toile cirée et assiettes en plastique, les bancs, les dos courbés sur les cuillères plongeant dans la soupe fumante. Avec Lucie, nous sommes ravies de découvrir la verveine odorante, la grenadille, le corossol, le chirimoya, la tomate d’arbre… parmi tant d’autres espèces jusqu’alors inconnues. L’ambiance est bon enfant, on se bouscule, on piétine et on se fait piétiner, les femmes nous dévisagent, hèlent les enfants, leur demandent leur prénom et répètent en riant.

Et alors que nous avions abandonné l’idée de prendre le mythique train de la Nariz del Diablo, (nous avions failli nous y rendre un lundi, jour durant lequel le train ne circule pas, puis prévu d’y aller dimanche, mais impossible de booker les tickets en ligne sur le site internet !), mon instinct me pousse dans la gare de Riobamba, et bingo ! Nous pouvons réserver nos quatre billets ! Du coup, nous écourtons notre séjour à Riobamba, qui ne nous attire pas plus que ça, et reprenons le bus pour Alausi.

La Colegiala (version les Echappés)

Nous empruntons une route absolument splendide de laquelle nous apercevons le Chumburazo (le plus haut volcan d’Equateur et le point le plus éloigné du centre de la Terre). Nous montons et descendons, et remontons… La végétation se raréfie. Alausi est nichée sur un petit plateau à 2600m d’altitude. C’est un petit bourg absolument charmant dominé par un énorme Saint Pierre en mosaïque.  Les ruelles serpentent autour des maisons aux façades de style colonial joliment colorées. Un conseil : quand un local vous dit de prendre le taxi pour aller à l’hôtel, pas besoin de faire le malin !
Un grand merci à Angela qui nous épargne une nuit dans un hôtel hors de la ville et nous ramène chez une concurrente qui tient une charmante posada en face de la gare ! Anatole est totalement subjugué à l’idée de dormir à côté du train, c’est beau l’enfance…

Le dernier petit coup de stress avant cette virée en train viendra de l’information obtenue à l’arrêt du bus pour le trajet Alausi-Cuenca (notre prochaine destination). Plus de bus après 10h30, nous dit-on ! Heureusement qu’en creusant, on arrive à apprendre qu’il y a un autre arrêt, en haut du bourg, sur la route, et qu’il en passe 2 ou 3 dans l’après-midi. Nous pouvons prendre notre petit train, tranquilles !

L’excursion vaut surtout pour l’histoire de ce petit bout de chemin de fer qui passe près d’un rocher en forme de diable (lui, je le cherche encore) et à qui il doit son nom. La construction de la voie ferrée, au tout début du XXème siècle, a été l’une des plus difficiles du monde, à coups de dynamites et de travail forcé. Le tronçon initial reliait les villes de Guayaquil à Quito. La vétusté des lignes et El Nino frappant le pays de façon périodique, il a été laissé plus ou moins à l’abandon, mais est de nouveau en service sur quelques tronçons touristiques, au départ de Riombamba et Alausi. Il y a peu, les touristes voyageaient sur le toit, mais ce temps est révolu car bien trop dangereux. C´est donc confortablement installés dans des jolis wagons de bois anciens que nous effectuons les 30 minutes de trajet jusqu’à Sibambe,  à très petite allure et en zigzaguant dans des paysages saisissants (et encore beaucoup d’à-pics). Une troupe de danse folklorique anime notre attente à la station de Sibambe, puis nous repartons en sens inverse. Anatole est totalement fan de la musique andine et des danses, plus tard c’est ce qu’il veut faire comme métier !

Nous reprenons le bus pour Cuenca, 4 heures dont au moins 2 debout pour les héroïques Papa et Lucie, et au moins 3 à faire les montagnes russes dans un décor sublime, mais vraiment très très impressionnant, à tel point que je refuse de regarder en bas de la route. Les dénivelés sont vertigineux, et notre bus bringuebalant, poussif dans les montées mais plutôt trop fringant dans les descentes me font de nouveau penser que parfois, la vie ne tient pas à grand-chose, en l’occurrence, en la bonne volonté d’un chauffeur de bus, du bus en lui-même et du Saint-Esprit. Allez, quelques prières à réciter, ça occupe le temps et ne peut pas faire de mal !



VOUS AVEZ AIMÉ ? PARTAGEZ !

D'autres articles sur le même thème

Un commentaire ou un avis ? C'est ici