J-20. Où en sommes-nous du planning? Oublions le planning, comptons juste les jours qu’il nous reste : avant de quitter Stockholm, 6 jours ; avant de quitter l’Europe, 20 jours.
Rien qu’à le dire, le stress monte, on a le cœur qui s’emballe, la main qui tremble et l’œil qui clignote. Parce que, en nombre de jours, même en comptant lentement, ça ne fait pas bien lourd.
A ceux qui tentent de nous rassurer avec des « c’est bon là, vous êtes prêts ! », voilà ce qu’il reste à faire, dans l’ordre croissant d’importance.
1 – Il faut fermer une maison pour un an. Même (surtout) si la maison sera habitée, nos affaires vont être remisées en piles de boites Ikéa bien alignées dans la cave, après une vaste opération « vidage de placards » qui inclut : sortir le tout, trier, ranger par taille, par style, par couleur, remettre (éventuellement) en état, regrouper, retrouver la paire / le bas / le bouton, puis anticiper, sur l’éviction du pyjama déjà trop petit qui, dans un an, aura l’air d’une miniature et celle du vieux T-shirt qui, lui, sera définitivement tout pourri (déjà que…). Pour gagner du temps, on peut toujours opter pour la formule du tri par le vide.
2 – Il faut préparer un voyage. Après les réservations, confirmations, vaccinations, attestations, autorisations et tous les autres « -ions » ; le tri (encore !) de ce qui relève de l’indispensable et de l’accessoire à emporter (faculté plus naturelle chez certains au vu de ma pile comparée à celle de Fabrice), derniers achats incontournables (oups ! des sandales pour les enfants, peut-être ?), ne perdons pas de vue que ce n’est pas juste pour faire joli, le rangement vertical, juste une activité uniquement due à une poussée de rangéite aigüe, mais bien parce que nous avons décidé de visiter deux trois trucs dans 15 pays différents, et que mine de rien, un voyage, ça se prépare un minimum. Allez, hop, hop, hop, on ouvre les guides, on consulte internet et on planche sur les destinations. A ce jour, les 2 premières nuits d’hôtel (sur 363) au Costa Rica sont bookées. On est larges.
3 – Il faut dire au revoir à tous les copains. Ceux que l’on croise tous les jours, ceux que l’on voit moins mais qui comptent tout autant, ceux qui sont loin et qui sont fidèles, ceux, en partance, que nous ne reverrons plus, ceux à qui l’on n’arrive pas à dire au revoir (bon, allez, on se revoit demain !) et ceux que nous ne pourrons malheureusement pas croiser avant notre départ. Au revoir joyeux, au revoir émus, au revoir qui durent ou se répètent (bon, allez, on se revoit – encore – demain !), en courant, en pensant à autre chose, en mime depuis le trottoir d’en face ou en hurlant par téléphone. Autant d’au revoir, autant d’amis qui nous entourent de très près et d’un peu plus loin, qu’il est difficile de quitter. Sur la to-do list, il y a parfois juste des cases un peu moins faciles à cocher.
Je vous l’accorde, il ne nous reste plus grand-chose à faire. Mais curieusement, malgré l’appel exaltant du large, est-on jamais vraiment préparé à quitter son quotidien, tout laisser derrière soi, à se dérober à une vie agréablement prévisible ?
Je crois que quelle que soit sa motivation, un départ garde pour ceux qui s’en vont quelque chose d’infiniment intimidant.
Alors le 20 juillet, soyons prêts… à ne pas l’être !