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Carnet de voyage Costa Rica (2ème partie)

par Anne
Costa Rica

(du 28 juillet au 8 août 2015)

Des petites bêtes… et des grosses !

Après notre excursion très rafraîchissante dans le Monteverde, nous descendons plus au sud, de nouveau sur la chaude côte pacifique du Costa Rica. La route descend depuis Santa Elena en lacets verdoyants sur le golfe de Nicoya, puis nous longeons la côte, parmi les bananeraies et les plantations de palmiers. De nouveau, nous nous faisons rincer par une bonne grosse pluie avec des bonnes grosses gouttes bien mouillées et arrivons à l’hôtel à Quepos sous des trombes.

A revoir pour les prochains trajets : le temps de parcours donné par le GPS, qui visiblement ne tient pas compte de la saison des pluies. On rajoute donc facilement 1 heure à nos trajets … Et quand, après quelques 4 heures de route, on  espère avoir rejoint une halte calme et reposante, au demeurant fort méritée, et que c’est l’heure de la leçon de musique dans l’école voisine, chaque écolier sur un tambour, il faut savoir garder son sang froid et le sens de l’humour au rythme de ce concert assourdissant !

Cette deuxième partie de voyage sera largement placée sous le signe de l’étude exhaustive de la faune costaricaine. Nous partons à la découverte de quelques uns de ces animaux dans le parc national Manuel Antonio, à quelques kilomètres de Quepos. Le parc, pourtant le plus petit du pays, reste le plus couru en raison de l’accessibilité des sentiers, de la présence en grand nombre d’animaux et la beauté de sa plage. Du coup, l’arrivée est digne de ces destinations (trop) touristiques ou faire de l’argent est devenu le leitmotiv des commerçants du coin, et l’arnaque n’est pas loin. On se fait accoster par des pseudo-guides officiels puis par les vrais, armés de téléscopes tous plus énormes les uns que les autres, des pseudo-gardiens de parking soi-disant obligatoire, tout ça noyé dans une foule de touristes pas toujours très maline… Mais le parc nous offre effectivement des chemins larges et des sentiers faciles, des animaux à tout va dont des paresseux à deux ou à trois doigts, ces touffes de poils d’une lenteur fascinante ; des ratons laveurs qui furètent sur la plage à la recherche de nourriture, prêts à grignoter du plastique pour voler le casse-croute de baigneurs, des singes capucins, des singes hurleurs, des lézards… Plein plein d’animaux parmi plein plein de touristes…

Et si la plage est splendide, petite anse aux eaux limpides, croissant de sable blanc frangée de palmiers alanguis qui précèdent une forêt tropicale posée sur des collines douces, creusant ainsi un berceau de fraîcheur pour les promeneurs, la nature farceuse aime à rappeler, et parfois violemment, qu’elle est la maîtresse des lieux, et la marée montante (pourtant indiquée à l’entrée du parc, comme nous le vérifierons à la sortie, mais franchement sans explication des gardiens, qui s’en soucie ?) nous réserve une belle frayeur. Fabrice a eu l’œil et a prévu le coup, nous avions remonté nos affaires petit à petit au plus haut de la plage, mais nous sortons les enfants de l’eau quand même un peu en panique quand les vagues charrient avec elles des troncs de bois flotté qui pourraient les blesser. Les vagues ont failli emporter nos affaires, mes sandales se sont prises pour des petits poissons, Fabrice les repêche in extremis ; à ma décharge, je me suis occupée des chaussures de tout le monde, sauf des miennes ! Plus de peur que de mal pour nous, d’autres ont eu moins de chance et ont du dire adieu à leurs portables, leurs lunettes, leurs sacs à dos ou leurs serviettes…

Chassés de la plage, nous partons pour une belle balade sur les chemins du parc. La végétation dense, immense et pleine de vie, cimes lancées tout droit vers la lumière, offre comme un cocon protecteur et procure une sensation de bien-être. Enfin presque seuls, entourés par le bruissement du vent dans les feuilles et les chants d’oiseaux, après cette matinée agitée, c’est apaisant d’écouter la respiration de la forêt.

(Pour l’anecdote, un peu plus tard, le héros du jour, c’est Fabrice, qui retrouve au fond d’un sac mon opinel dont la perte m’avait plongé dans un abime de tristesse sans fond, non seulement parce que c’était un chouette cadeau de ma sœur Claire, mais aussi parce que c’était pour Lucie et moi l’outil indispensable à la dégustation de mangues juteuses à souhait découpées en tranches que l’on mange à même la peau. Le voyage peut continuer sereinement, moi je m’en fiche, j’ai mon couteau !)

Costa Rica
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Des bourguignons en bateau

Après quelques jours à Quepos où nous ralentissons le rythme, nous quittons la ville pour rallier Uvita en une heure de route, et le Cascada verde, une pension étonnante, enfouie dans la verdure, totalement ouverte sur la nature depuis deux terrasses surplombant une mer de feuilles. Au frais, Anatole va récupérer d’une belle montée de fièvre due probablement à une insolation. Parents indignes et négligents que nous sommes, nous pensions que les nuages suffisaient à protéger nos petits tout blancs bien sensibles au gros soleil qui cogne ! Leçon à retenir, chapeau obligatoire, même sous les nuages !

J’en profite pour aller faire une course au village, seule, et pour écouter les bruits du Costa Rica : chants d’oiseaux, cigales, chiens qui aboient, rires d’enfants, voisins qui se hèlent, bruits de télé, pétarades de moto, singes hurleurs. C’est une chanson, une petite musique de fond à garder en mémoire sur laquelle, au retour du voyage, je poserai mes souvenirs du Costa Rica.

Le lendemain, nous ménageons nos forces et surtout celles d’Anatole, en nous rendant à la cascade voisine, qui a donné son nom à notre guesthouse, petite niche de fraîcheur composée de deux piscines naturelles en contrebas d’une saillie rocheuse où coule paisiblement un torrent. C’est reposant, tout ce calme. Lucie joue les exploratrices, agile comme un singe, elle me suit en expédition et on remonte la rivière en escaladant les rochers.

Le soir, de la terrasse de l’hôtel, on écoute les bruits de la nuit en humant son odeur de fraîcheur et d’humidité.

Comme tout le monde est en forme le jour suivant, nous partons à l’aube pour une excursion en mer dans le parc national Marino Ballena, dans l’espoir d’apercevoir les baleines à bosse, qui en cette période de l’année, migrent dans le coin depuis la Californie. Nous partons en excursion de groupe, on nous embarque à bord d’un bateau à moteur, il y en a une dizaine posés sur l’immense plage d’Uvita, ce matin. La mer émeraude, le ciel bleu au dessus contrastent avec le gris sur les terres, où les reliefs accrochent les nuages. La mer est plutôt agitée et on se retrouve vite, bourguignons que nous sommes brassés par  un bon mal de mer dès la première heure (et la balade en dure quatre!). La chance est cependant avec nous durant l’excursion, car nous pourrons observer une baleine à bosse et son baleineau, ainsi que des dauphins tournicotant autour de notre bateau.

Entre les deux, nous nous jetons à l’eau pour une petite séance de snorkeling près d’îlots protégeant quelques coraux. Lucie, pour la première fois, réalise qu’en se baignant dans la mer, elle se baigne avec des poissons ! Main dans la main, nous barbotons au dessus de petits poissons multicolores qu’on se montre du doigt, et dans l’excitation Lucie en oublie son tuba et commente en criant et riant à chaque nouvelle apparition, « E-ga’de ! Enco’e un ! ». Ca résonne dans l’eau, au milieu des bulles de son rire, j’aime ça.

Nous quittons Uvita après trois jours pour remonter sur San José, rendre la voiture de location et partir en bus pour Tortuguero, sur la côte caraïbe cette fois, au nord est du pays. En route, nous faisons un petit arrêt piquenique sur la très paisible plage d’Esterillos, surréelle car immense mais totalement vide. A l’arrivée à San José, nous remontons en altitude (1 100m), et tout de suite le frais nous gagne. Nous repartons dès le lendemain pour Tortuguero. Et cette fois, pour ma plus grande joie, en bus.

La première heure du voyage se fait dans une purée de pois digne de « Mission ». On croise des camions rutilants, ces trucks américains qui tonnent et sifflent comme des locomotives à vapeur dans un bruit d’enfer. On s’arrête dans des villes ternes mais peuplées, qui doivent leur activité à la présence d’un carrefour entre différents villages. 10 kilomètres avant notre arrivée à La Pavona, la route, de nouveau, devient un chemin de terre, mais le bus est plein et continue de bringuebaler dans l’indifférence générale. Nous croisons des regards à qui nous essayons de sourire timidement, un peu perplexes.

A la Pavona, dans un décor de ranch sorti de nulle part, nous changeons de moyen de locomotion et embarquons dans un petit bateau à fond plat, depuis l’embarcadère boueux, avec un petit trépied branlant en guise de quai. On emprunte le Rio Suerte, un cours d’eau épais chargée d’alluvions. Au dessus de ses remous courants, la vaste forêt tropicale, épaisse, aux ramures géantes semblables à des sculptures ciselées, de la dentelle fine, des tableaux vivants, la forêt devient artiste. Noyé dans une nature prodigue, on aperçoit parfois un ponton, on devine derrière l’épais rideau de feuillage quelques toits de tôle, des maisons, des hameaux, des familles. On longe la rivière en évitant les remous et les vagues des autres embarcations, dans une pétarade incessante, puis on rejoint le canal plus large et plus calme, et nous voici à Tortuguero.

Costa Rica
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Un p’tit coin d’paradis, contre un coin d’parapluie

Tortuguero, c’est un de ces bouts du monde qui emportent mon cœur.

Lieu reculé, loin de notre réalité, entouré de verdure hospitalière, le village s’étend le long de la rive, coincé entre le canal et la mer des Caraïbes, dans un enchevêtrement de maisons en dur ou en bois, toutes de couleur vive, toits en tôle et porte ouverte. Pour rejoindre notre guesthouse, il faut emprunter la « highway », un petit trottoir bétonné, le seul, car ensuite, ce sont de petites veinules étroites de sable qui constituent le réseau labyrinthique et exigu dans lequel je me perds. C’est un petit bourg qui accueille nonchalamment les touristes durant la journée et, à la nuit tombante, pullule de vie quotidienne. Les enfants courent, les jeunes discutent, les vieux jouent aux dominos, tous s’accordant une pause après une journée écrasée de chaleur et d’humidité.

Aaaaaaaaaaaaaah…. l’humidité à Tortuguero ! 6 mètres de précipitations annuelles, et nous sommes au début de la période des pluies… Le lendemain de notre arrivée, des trombes d’eau s’abattent sur le village, tambourinant la tôle du toit de notre bungalow. Nous patientons avec des jeux de société, dehors c’est le déluge ! Comme entrée en matière, voilà un bon aperçu de ce qu’est une pluie tropicale ! Malgré le fait que les habitués se baladent malgré tout sous ces pluies torrentielles, notre excursion en barque est repoussée de 3 heures, merci bien ! Après l’accalmie, pour rejoindre notre guide, nous devons traverser le village les tongs à la main, pataugeant dans les dix centimètres d’eau qui inondent les ruelles ensablées.

Armés de ponchos et de parapluies prêtés par Bony, notre guide génial, nous partons pour une sortie en barque à moteur électrique (moins polluant et moins bruyant pour ne pas effrayer les animaux), à la découverte de la faune et de la flore du parc : singes hurleurs avec démonstration de cri à l’appui (ils annoncent le retour de la pluie et le ciel leur donne raison !), des toucans, des iguanes, un lézard basilikus, des paresseux, des hérons, des ibis, un serpent et surtout des caïmans (que l’on voit de près, de très près !). Bony ne nous laisse pas en rade sur les arbres tropicaux, et l’on apprend à reconnaitre les fleurs jaunes de l’Allamenda, l’almondra tree, le guanacaste ou encore l’albizia et ses folioles qui se rétractent à la nuit tombante… Une promenade vraiment jolie et silencieuse au fil de l’eau.

Le soir, nous partons voir une tortue qui pond ses œufs sur la plage. Encore une fois, c’est la saison, et nous avons toutes les chances d’assister à ce spectacle fascinant. Beaucoup de précautions sont prises par les guides, ces visites sont extrêmement encadrées afin de respecter cet écosystème fragile. Nous marchons une bonne demi-heure en silence et à la lumière de lampes de poche avant d’atteindre la plage. O joie ! Une belle tortue d’environ 1 mètre pond 100 et quelque œufs en transe, devant nous. (cf exposé d’Anatole). La nuit est merveilleusement étoilée, Lucie découvre la voie lactée, dans la pénombre on aperçoit l’écume des vagues, et le bruit de la mer ajoute à cette soirée un côté hors du temps.

Le lendemain matin, c’est l’école pour Lucie ! Premier cours de français ! Puis nous déambulons dans les rues de Tortuguero, au hasard des ruelles et des façades, nous longeons la mer, côté atlantique, plage sauvage, inhospitalière, on ne s’y baigne pas, il y a des panneaux « no swimming », elle est trop dangereuse, et d’ailleurs, c’est une mer sans bateau, c’est étrange, ca donne une impression bizarre, cette mer toute vide. Nous passons devant l’école dont les enfants en uniforme strict, pantalon bleu à plis et chemise blanche se courent après sur la plage en criant. Lucie est un peu jalouse de cette école, à bas les ordinateurs et le tableau multimédia, les classes spacieuses, la cour en béton, c’est quand même trop cool d’avoir une école si près de la plage…

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Il nous reste un jour au Costa Rica. Nous les passons à San José. Nous arpentons les rues de la capitale décidément peu amène à la recherche de petits souvenirs.

Mais en fait, nous avons déjà la tête dans la deuxième étape de notre périple, l’Equateur, et voire plus loin : nous  devons prévoir de réserver les billets pour le Machu Pichu, de booker l’hôtel à l’Ile de Pâques, ca devient urgent, sans parler du camping car en Nouvelle Zélande.…).

C’est maintenant que nous commençons à réaliser que nous ne sommes pas à la fin de vacances ordinaires, et que nous allons devoir rentrer en Europe le cœur lourd pour reprendre notre quotidien. Le  voyage n’est pas fini, l’aventure ne fait que commencer, et ca, ca a un goût unique, celui de la liberté !



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