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Carnet de voyage Costa Rica (1ère partie)

par Anne
Costa Rica

(du 20 au 27 juillet 2015)

En route, mauvaise troupe !

Nous voilà en route. Comme première destination, nous avons choisi le Costa Rica, sa faune et sa flore, ses réserves et ses volcans, … et sa saison des pluies qui commence !

Comme nous le confirme Mauricio, un gars du pays, Il n’y a pas grand-chose à voir au niveau culturel, mais ce n’est pas pour ca qu’on vient ! Au moins on est fixés.

San José, capitale peu photogénique, nous accueille sans grande pompe. Elle s’étale le long de rues étroites et coudées, engoncée de part et d’autre dans des reliefs lointains vert sombre, des saillies de végétation qui surprennent au hasard d’un virage. Elle possède la nonchalance d’une petite ville, calme et tranquille, ni laide ni belle, sans âge, pourtant aimable et accueillante. Les Ticos nous accueillent avec la même bienveillance. Les hommes plutôt petits, Les femmes toutes en courbes épanouies, tous souriants et avenants. Anatole sera en émoi plus d’une fois, étourdi par le sourire amical d’un policier ! Nous restons 2 jours en ville, le temps d’essayer d’oublier le décalage horaire, de programmer notre itinéraire avec l’aide de Mauricio, l’ami de Louise, de louer une voiture, un petit 4X4 (ce ne sera pas du luxe)…

Nous commençons notre découverte par les volcans. Tout d’abord le volcan Poás (2704m), à une heure de route au nord de San José, dans le parc national du même nom et dont le cratère qui fumote, facile d’accès, s’observe depuis une plateforme surélevée. Puis nous poursuivons notre route en direction du parc national de l’Arenal, dans une absence totale de décor, les reliefs totalement nimbés de brume, laissant juste de temps en temps apparaître une ombre douce de cme ou de frondaison dense. Lorsque nous redescendons des hauteurs, les nuages s’éclaircissent mais la pluie nous rattrapera dans le courant de l’après-midi. Nous faisons route jusqu’au village de montagne El Castillo, face à l’Arenal, ce volcan au cône parfait, culminant à 1720 mètres, où nous dormons sous tente dans un campement en dur, « l’Essential Arenal », entouré d’une végétation extraordinaire.

Pour grimper à notre campement, nous faisons connaissance avec les pistes locales, des routes pierreuses, bosselées et terriblement inconfortables… Le décalage horaire, la fatigue de la route, l’obscurité, la moiteur, la pluie qui nous accompagne… L’arrivée au campement est un peu maussade, mais nous découvrons dès le lendemain matin le bonheur de se faire réveiller à l’aurore par les chants des oiseaux et les cris des singes (que Fabrice prend pour des crapauds géants) ! De plus, la vue depuis notre terrasse est fantastique.

Nous nous promenons au pied du volcan Arenal, sous son ombre majestueuse (cf. post de Lucie), et marchons sur un champ de roche volcanique datant de la dernière éruption, en 1993. Aujourd’hui, même si depuis 2010, le volcan est plutôt calme, ayant cessé de gronder, fumer, cracher de la lave, il est toujours considéré comme actif. L’après-midi, nous faisons longuement trempette dans des piscines thermales bien délassantes, situées vers la petite ville de La Fortuna. Au dîner, les enfants luttent sans succès et s’endorment le nez dans leurs empanadas, pourtant faits de leurs blanches mains durant le cours de cuisine du soir !

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Nicoya, sa mer, ses plages…

Le lendemain, nous reprenons la route et quittons les hauteurs et le climat incertain de la région des volcans pour descendre sur la côte Pacifique, au bord de la mer, ou nous faisons halte deux jours. La route goudronnée longe tout d’abord le lac artificiel Arenal au pied du volcan, tournicotant le long de la rive, à cheval sur les collines. Puis nous rejoignons la plaine et l’Interamericana, sorte d’autoroute en construction extra-large, qui nous amène dans le Guanacaste. Après tous ces virages, sa rectitude est réconfortante. Tout autour, c’est morne et sec, très différent de l’abondance de végétation que nous avons observée jusqu’ici. A l’arrivée sur notre jolie Playa Hermosa, sur la côte nord du Pacifique, nous nous faisons avoir par la chaleur tropicale, et la morsure du soleil. Je me brûle la plante des pieds sur le sable, et sentirai le picotement du feu encore durant une bonne heure. En revanche, l’eau de la baignade est délicieuse.

Après une nuit réparatrice, nous partons à la découverte des plages environnantes. Encore une fois, les pistes se tortillent entre les reliefs, pierreuses et chaotiques. Mais à chaque fois, nous découvrons une plage différente, tantôt crique de sable blanc, tantôt langue noire de sable et galets, tantôt ombrées de palmes, tantôt nues et totalement exposées au soleil brûlant, il y en a pour tous les goûts tant le choix est vaste. Playa del Coco, Playa Penca, Playa Pan de Azucar, Playa Flamingo… Et Playa Danta, une plage avec ombrage et troncs d’arbre en guise de banc. Nous sommes samedi, il y a pas mal de Ticos qui viennent pique-niquer en famille. L’heure est à la baignade, la mer est frangée de grosses vagues, de bonnes claques qui cognent fort, font hurler de rire les enfants et tomber les maillots de bain…

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Monter dans les nuages

Nous quittons après ces 2 petits jours de plage le Guanacaste pour partir à la découverte du Monterverde. C’est une région d’altitude, très vallonnée, qui accroche les nuages et retient l’humidité. C’est aussi la région des Quackers venus s’installer dans les années 60 en signe de contestation contre le gouvernement américain qui voulait les enrôler pour la guerre de Corée, et qui choisirent le Costa Rica comme terre d’exil parce que le pays n’a pas d’armée et que la région est propice à l’agriculture… Depuis la côte, nous montons assez abruptement en altitude et découvrons un paysage beau à couper le souffle, aux couleurs électrisées, des pâturages immenses aux troupeaux paisibles, étalés en d’innombrables vallons verdoyants, dont les crêtes sont ornées d’éoliennes majestueuses. Et elles tournent rudement vite, vu le vent qui souffle là-haut !

Encore une fois, nous nous laissons surprendre par les derniers 36 kms de piste rocailleuse, avec des nids de poule (ou plutôt d’autruche !) qui traverse des villages de quelques habitations nichés au creux des collines. Encore une fois, nous rattrapons les nuages, leur bruine et leur fraîcheur.

Notre halte : une ferme-gîte, la Terra Viva, calée sur un flanc de montagne à 1500 mètres d’altitude. Paix et calme assurés ! Accueil charmant de Manuela et sa famille, qui nous invite à assister à la traite des vaches et à donner à boire aux veaux. Pour l’instant, Ivan le vacher fait descendre les bêtes du pré et les mène à l’étable, on l’entend chanter à tue-tête, sa musique est portée par le vent dans le creux du vallon. Nous faisons la connaissance du chien Percy, d’Igor, le gros et beau cochon noir à la bonne bouille, des poules, des canards et des moutons… On fait nos citadins avec bonheur, les pieds dans la bouse et les yeux écarquillés.

La pluie qui tombe en crachin froid, le vent assourdissant, la fraîcheur et l’altitude, donnent la sensation d’être à la montagne… Le vent siffle et fait grincer le toit de tôle, la pluie martèle les vitres en rafales. Nous nous couchons en ayant changé de monde en l’espace d’une journée.

Le lendemain, nous visitons la Forêt Eternelle des Enfants (Bosque Eterno de Los Ninos, joli nom, non ?), une réserve privée (financée initialement par des fonds collectés par des enfants suédois – ah ! ces suédois !) avec de petits sentiers pas trop escarpés pour découvrir la forêt tropicale. Située juste de l’autre côté de la crête des montagnes (en anglais « continental divide ») où se trouve la ferme, la réserve jouit du climat plus sec de la côte Pacifique, c’est impressionnant de passer de l’un à l’autre en à peine 10 minutes. Durant la visite du parc de jour, nous découvrons le figuier étrangleur, les fourmis coupeuses de feuilles, le chant du  Yigüïrro, (merle brun), l’oiseau emblème national du Costa Rica et le coati pas farouche. Puis de nuit, nous découvrons moult insectes, scarabées, araignées, également deux vipères vertes venimeuses nichées en haut d’un arbre pour la nuit, et deux toucanets émeraude qui dorment en boule, le bec coincé sous leur aile. La forêt bruisse et vit à la tombée de la nuit, et n’a rien d’effrayant en compagnie de notre guide, même lorsque qu’on observe le trou où niche une tarentule grosse comme la main (quoique…).

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Fin de notre première semaine. Déjà ! Seulement ! Nous avons l’impression d’être partis il y a une éternité, tant nos journées sont intenses. Premières impressions du Costa Rica ? La gentillesse des gens. Terre de contrastes. La diversité des régions et des paysages (mais pas de la nourriture !). Les routes défoncées qui cassent le dos et qui nécessitent une conduite en 4X4 (pas du luxe, on vous dit !). Le coût de la vie plutôt élevé, nous voyageons budget serré, les mains sur la bourse. Pour l’instant, nous n’avons pas encore mis l’école en route (pourtant Lucie n’attend que ça !), nous sommes encore en mode vacances. Les enfants s’habituent à nos changements de lieu, mais dans les questions récurrentes de Lucie (« mais vous savez où on va dormir, quand même ? » « Vous connaissez la route ? » « Vous savez où c’est, le restaurant ? »), nous sentons toute l’inquiétude enfantine sourdre lorsque nous hésitons sur la route, la prochaine étape, ou l’hôtel suivant. A nous de ménager nos petits compagnons si nous ne voulons pas perdre toute la spontanéité et la légèreté de notre mode de voyage.

Pour notre plus grande satisfaction, l’émerveillement du voyage est bien là pour chacun d’entre nous et nous mène joyeusement d’étape en étape. Une vie nomade, sans attache, au gré du vent, et Dieu sait qu’il y en a, au Costa Rica !



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