Ma tête aime le mouvement. C’est dans les trajets que je laisse mon esprit à son tour vagabonder. Comme un chien fou à qui on ôte la laisse, comme un cheval à qui on retire le licol, comme un animal trop longtemps maintenu en captivité, il part en caracolant, puis après un moment de folle cavalcade, lorsque il s’est défoulé, lorsqu’il est repus de liberté, qu’il devient plus calme, apaisé, satisfait, il se met à petite allure à trottiner, euphorique et léger, marchant droit, en cadence. Mon esprit pareillement libéré suit le cours de mes pensées, apaisé et désinvolte, libre avant tout.