Il n’y a pas à dire, c’est dans les villes historiques comme Pékin que je me sens à l’aise. J’aime errer dans ces lieux où je sens la présence rassurante des siècles passés et des hommes qui, avant moi, ont foulé le même sol, là même où je pose mes pas.
J’ai l’impression de porter en moi les histoires de toutes ces âmes qui ont vécu ici dans ces rues, dans ces maisons. La sensation étrange que lors de mes promenades, elles m’accompagnent et me racontent leur destin d’alors, du temps où tout était autre, dans cet ancien temps qui s’est figé, gravé dans la pierre des bicoques et des cafés, dans le décor immuable des palais, des temples et des hutongs de Pékin. J’erre dans ce paysage inspirant, je peux imaginer alors comment la vie déroulait son cours banal et tranquille. Et le bruit bourdonnant de la rue, le chant impalpable du vent, les ombres des arbres séculaires, la pierre chaude des monuments se joignent au cortège de cette armée d’images pour me conter, dans un chuchotement éthéré, l’histoire d’une ville et les fortunes de mille destinées qui un jour, il y a bien longtemps, ont elles aussi déambulé le long de ces allées, sur ces trottoirs étroits, longeant les mêmes ruelles, il y a un siècle, il y a mille ans.