« Oh lala ! La chance que vous avez de pouvoir partir en tour du monde! » « Il vous en faut du courage, quand même pour tout quitter ! » « C’est vraiment une question de volonté, tout lâcher pour un tour du monde. » Ce sont les phrases que nous avons le plus entendu au moment de partir, et sur la route.
Parler de courage implique un arrachement, une douleur. Mais lorsque larguer les amarres ne coûte pas, peut-on l’évoquer ?
Dire qu’il faut de la volonté suppose qu’il faut franchir des obstacles, aller contre vents et marées. Mais lorsque prendre le large ne veut rien dire d’autre que suivre son petit bonhomme de chemin ?
Avoir de la chance signifie qu’on laisse le hasard faire, que rien n’est contrôlé. Mais si partir justifie tous nos actes et nos prises de décision, si au contraire, on a tout mis en œuvre pour que ce départ puisse avoir lieu ?
Vivre son rêve ne demande ni courage, ni volonté, ni chance, mais nécessite indéniablement d’écouter la petite voix qui résonne en soi. Les opportunités se présentent alors d’elles mêmes, à chacun de saisir sa chance, de suivre son envie, sa raison d’être, motivé par cette passion irraisonnée qui guide et éclaire le chemin à suivre. Motiver ses intentions. Vibrer avec la corde sensible et unique de son être.
Chaque départ pousse à grandir. Dans une démarche humble, reconnaître qu’il n’y a là rien d’exceptionnel, d’autres l’ont fait avant et d’autre le feront encore après. Suivre le plus honnêtement possible sa voie, en simple voyageur. Saisir son bâton de pèlerin comme d’autres prennent un crayon, un outil. Marcher d’un pas peu sûr, hésiter, et toujours avancer à petites enjambées modestes dans l’entrelacs frêle des routes du monde.