Au Cambodge, j’ai réappris à parler avec des gens. Pas forcément pour avoir une réponse, pas nécessairement pour obtenir une information. Pas non plus pour tenir un dialogue constructif, une conversation élaborée, un discours hautement intellectuel.
Non. Dans ce pays, j’ai réappris la vacuité. Les dialogues simples, les conversations anodines, les discours terre-à-terre. Les questions sans importance, les réponses approximatives.
J’ai réappris à interpréter, à deviner plus qu’à comprendre, à lire entre les lignes. A sourire dans le silence. A me taire, aussi parfois.
J’ai appris que le poids des mots n’a pas toujours d’importance. Qu’une conversation peut être futile. Et que ce qui compte avant tout, c’est de parler avec des gens. De tout, de rien, mais de parler.
C’est ainsi que l’on se sent être humain.