Ici, tout est plus lent, plus nonchalant. Ce n’est pas de la fainéantise ou de la léthargie. Le temps est une richesse qui s’offre, tout simplement. On donne du temps, on prend le temps, et on laisse le temps. On s’arrête, on se tutoie, on papote. De la pêche, du beau temps, de la route à prendre, de la beauté de l’île, de la vanille, de perles noires, du maa Tahiti, des traditions d’ici ou d’ailleurs, du prénom des enfants, du vent, de la vie. On échange des paroles, des sourires. Ton temps contre le mien. On partage un instant de vie. Mais le temps n’est jamais compté.
Au départ, on n’a pas l’habitude, on est maladroit, on abrège la conversation, on ne veut pas déranger, se montrer impoli, envahissant. Et puis on se prend au jeu, on se laisse aller, on apprend à donner. Et on se rend compte à quel point c’est simple, à quel point c’est bienfaisant. Ici, prendre son temps, c’est un art de vivre. On donne et on reçoit. Généreusement. Gentiment. Sincèrement. L’esprit polynésien.