Essayer d’accrocher le regard de l’autre, juste pour voir. Ne rencontrer que des yeux fixes plantés sur des écrans. Le voyageur s’isole, écran, écouteurs. L’attention toute entière est retenue par ce voyage immobile, immédiat, dans un monde virtuel.
Le voyage perd de sa saveur et on passe à côté de rencontres fabuleuses, parce qu’au lieu de demander un renseignement à son voisin de chambrée, on consulte internet. Parce que plutôt que d’engager la conversation dans un café, on tchatche avec ses amis voyageurs sur facebook.
Notre monde crée des murs invisibles, des barrières virtuelles, des frontières électroniques. Le vide s’installe là où il devrait y avoir vie, échange et contact. Là où il devrait y avoir reconnaissance, apprentissage de l’autre. Chacun reste dans sa bulle bien hermétique.
Et voilà le paradoxe du routard moderne, en quête de nouveautés, de rencontres et d’exotisme, enfermé dans sa routine à écran tactile.