Accueil Suivre nos aventuresLa minute suspendue Sanson et Goliath

Sanson et Goliath

par Anne

Drôle de sentiment lorsque le tuk-tuk nous laisse à l’entrée du palace que nous avons retenu pour nos dernières nuits au bord de la mer à Passikudah. Le tuk-tuk paraît encore plus petit dans l’allée majestueuse de l’hôtel. Le chauffeur est intimidé. Mais gentiment, il nous aide à porter nos sacs et en profite pour entrer avec nous et tester avec délice la mollesse enveloppante des canapés du lobby.

En fait, avec nos looks de baroudeurs, nous avons l’impression de faire un peu tache au milieu de l’immense hall astiqué avec application par un jeune groom. Nous serons mieux au bord de la piscine, en maillot de bain, je me dis. Le maillot de bain a cela de bien qu’il efface l’appartenance à n’importe quel milieu. Bon, ok, sauf les maillots de bain des chinois avec bouée et bonnet de bain incorporés. Soit.

Sauf que dans notre palace, il y a pas mal de clientèle qui vient des Emirats, des familles entières en vacances, la smala et le personnel qui va avec… Il faut imaginer le contraste entre touristes occidentaux en bikinis et les silhouettes noires des femmes dont on ne devine que les mains et les yeux. Nous cohabitons, tous un peu campés sur nos positions, tout du moins sur nos transats. Passé le malaise, on ne fait plus attention. Mais au fond, ça m’interpelle et ce qui me gêne, ce n’est pas le voile en soi mais il faudrait juste qu’on m’explique quel est le plaisir à se balader ainsi à côté de la mer sans sentir le vent dans ses cheveux, sans goûter au sel de la mer, sans sentir le soleil sur sa peau. Elles se tiennent seules ou avec leur bébé sur le rivage tandis que le reste de la famille s’amuse dans l’eau. Le reste de la famille, à savoir les hommes et les enfants qu’on a bien voulu ne pas voiler en ce qui concerne les petites filles. Au moins leurs pieds nus foulent le sable.

Et je les regarde, en remerciant le ciel qui pourtant est pour tout le monde le même de m’avoir fait naître dans un coin du monde où la liberté passe aussi par la futile possibilité de faire bronzette à la plage.



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